Petit instant détente (libre)

Souriante, Elizabeth traversa le large couloir en chantonnant un air bien connu des Beatles, groupe qu'elle adorait par dessus tout. La jeune surveillante venait de finir sa ronde du matin et pouvait, de ce fait, aller profiter de quelques minutes de repos à la bibliothèque de l'orphelinat... ce dont elle se réjouissait !
A la vue de la température extérieure - véritable canicule ! -, l'Anglaise s'était vêtue d'une simple robe à coutres manches, noire, à la jupe bouffant légèrement au dessus de ses genoux et s'était chaussée de chaussures à petits talons de la même couleur que la robe. Ses cheveux décolorés étaient nouées en une longue natte qui venait gracieusement caresser son dos au rythme de ses pas. Utilisant l'élément de feu, elle était plutôt familière à la chaleur, qui ne la dérangeait absolument pas !
Comme à son habitude, sa démarche était plutôt rapide et quelque peu incertaine. Timide, Elizabeth marchait la tête un peu baissée, enfoncée dans ses épaules mais avait appris, de par son travail à l'orphelinat, à se tenir plus droite, elle devait inspirer le respect, après tout !

Une fois arrivée devant la large porte de la bibliothèque, elle l'ouvrit d'un geste doux, très discrète et pénétra à l’intérieur de la pièce. Déjà, l'odeur des vieux livres qui venait rencontrer ses narines lui faisait esquisser un sourire : qu'elle aimait cette sensation !
Saluant le personnel de la bibliothèque, qui commençait à réellement bien la connaitre, en bonne habituée, Elizabeth alla vite se faufiler entre les rayonnages. Elle savait parfaitement quel livre lire... mais désirait simplement se promener au milieu des étagères, de la fantasy au théâtre, en passant par le siècle des lumières... quel bonheur !

Une fois arrivée devant son étalage, la jeune femme tendit le bras et se saisit de l'un de ses ouvrages favoris : Les Hauts de Hurlevent. Emily Brontë avait été, depuis longtemps, une charmante compagnie au fil des lectures d'Elizabeth.
Se dirigeant vers une table au centre de la pièce, la surveillante sursauta en entendant des bruits : de chute ? ou de coups ? Était-ce encore un coup des deux clans qui, maintenant, se livraient bataille au milieu des livres ? Ah non !
Elle semblait être la seule à avoir entendu les bruits. Ayant longtemps étudié la musique, la jeune Anglaise possédait, désormais, une ouïe excellente !

Lentement, timidement, elle se rendit où elle avait entendu les bruits...

Fouah... Encore un jour de canicule pas possible... Foutu temps, quelle idée d'affoler le thermomètre. Le rouge est monté d'un coup violent cet après-midi, le gris se faisant grignoter comme les éclairs aux chocolat du petit déjeuner chez moi. Oui, le matin avait été riche en cette pâtisserie, un petit déj plein d'énergie pour une journée de sport sous la canicule, à braver les éléments dans ma tenue de sport. Se faire violence est parfois bon et ça aide à l'endurance après tout. Et donc, après une douche bien glaciale, quoi de mieux que d'aller se détendre dans un endroit calme comme... La bibliothèque ?

Le week-end étant riche en liberté pour les pensionnaires, entre le sport et la culture mon choix avait été fait. D'abord le corps et ensuite l'esprit. Et les pensionnaires n'avaient pas été surpris de me voir courir la journée, et me voir marcher dans les couloirs pour aller à la bibliothèque juste après. J'étais un peu le cas particulier, une de ces personnes ovni qui fait des choses pour le bien-être. Les couloirs s'enchainaient, les détours aussi, et finalement j'arrivais dans mon deuxième lieu préféré dans le pensionnat, le premier étant ma chambre où j'expérimentais mes pouvoirs et m'y entrainais. La porte en bois, lisse et vernis, avec sa poignée froide et le bruit de l'ouverture... Mais un bruit discret pour une entrée discrète, pour me faufiler et m'isoler dans un coin après avoir furtivement salué les personnes en charge de cet havre de paix et de bonnes odeurs de savoirs.
Se balader entre les rayons, toucher la reliure de chaque livre... Et en prendre un déjà lut. Depuis 5 ans que je suis ici, il y a beaucoup de livres que j'ai déjà lut. Surtout les fantastiques, et quelques pièces de théâtre sur la mythologie. Des choses parfaites pour s'évader et s'envoler dans un monde de rêve et d'imagination.

Alors je me saisis de quelques livres fantastiques de ma connaissance, des séries que j'apprécie beaucoup, et me dirige dans un coin des plus calme de la bibliothèque. Près de la fenêtre avec le courant d'air, mais à l'ombre pour la fraîcheur... L'endroit idéal, dans lequel on pourrait dormir. Et je m'amuse à relire les livres en comparant des passages ou actions, en critiquant dans ma tête. Et là un petit duo d'enquiquineur habituels arrivent.
Je relève à peine la tête, prêtant que peu d'attention à leur cas. Mais j'entends vaguement qu'ils me déclarent être une Lumen, qu'ils m'ont souvent vu, et qu'ils apprécient pas ça. Et qu'ils ont peut-être envie de me remettre sur le droit chemin. Un léger soupire s'empare de moi, tandis que je ferme mon livre. Finalement je leur prête attention mais je reste pour autant peu intéressée, mon pied se pose sur la prise électrique à côté de moi -oui, je choisis cette place par soucis de fonctionnalité. Et je commence à absorber de l'électricité qui crépite sur ma main, en jouant le bluff avec eux :

" Écoutez... Je doute que dans la bibliothèque ce soit sympathique de faire ça et, comme vous le voyez, je suis surement plus avantagée que vous deux alors... Du balais, ou je vous met au courant. "

L'effet est clair, de la peur... Et une fuite rapide. Oui, ils ignorent que dans ce que j'ai fais, il y a eu de la triche... Mais autant éviter le conflit. Mais ils ont percuté la chaise devant moi en s'éclipsant, et l'ont fait tomber dans un léger bruit de chute. Génial... Du bruit encore plus inutile et désagréable. Lorsque le calme revint, je rendis l'électricité au pensionnat et poussais un profond soupire. J'avais eu chaud sur ce coup là... Je me levais et fit le tour de la table pour remettre la chaise correctement. Je remarquais que ma chaussure avait légèrement noircit au bout... Visiblement, cette paire grise à motif d'éclair noir n'était pas encore habituée à mon pouvoir. Dommage... En me relevant, je remis ma chemise blanche en place, correctement. Mes cheveux, encore mouillés de ma douche, retombaient sur mon visage en une coupe désordonnée, avec quelque chose de très ressemblant d'un garçon. Mon apparence normale si on veut, plutôt masculine comme mon mental..Et avec une jupe grise, si l'on me voyait assise, on me prendrait directement pour un garçon. Et quand on me verrait de face... La surprise serait énorme. Surtout avec le très léger pull sans manche...

Je m'installais sur ma chaise et décidais d'ouvrir mon troisième livre, un théâtre pur... Ruy Blas de Hugo, une infamie en vers... mais un bon théâtre tout de même. Dos tourné à la personne qui arrivait, mon côté masculin ressortait. Mais je remarquais le bruit des pas... Accoutumée à la musique, mon ouïe était plus développée que celle des autres en général, et je distinguais le bruit de talons. Une fille, ou une femme... Eh bien soit, advienne que pourra. Mais je décidais de passer un eu à l'offensive après avoir attendue une avancée montrant qu'on se dirigeais vers moi.

Je me retournais, un air alliant la personne blasé, ennuyée peu intéressée et agacée, avec une voix tout à fait similaire, en déclarant :

" Et si toi aussi tu as un problème, tu ferrais mieux de suivre tes deux cop..."

... Une adulte. Donc, une prof. Quoi que, réflexion faite, une surveillante. Et une de celle que j'apprécie secrètement, puisqu'elle est aussi fondue que moi dans les musiques et les livres. Et qui d'autre que...

" Miss Andrews ? Je ne m'y attendais pas.. Désolée, j'ai eu quelques embêtement avec des jeunes trouble-lecture. N'y voyez pas d'attaque hein... "

Sur ce coup, je me sentais bête. D'un rire gênée, mais avec mon habituel je-m-en-foutisme caractéristique. Ouais..; Je venais de parler comme un sabre à une surveillante. Jolie coup.. Mais qui venait de passer rapidement. rapprochant de moi les deux autres livres étalés sur la table, La porte de Ptolémée et Le secret des Médicus, je désignais la chaise devant moi et l'invitais à s'y asseoir :

" Si vous voulez, vous pouvez vous asseoir.. Il y a de la place, et c'est la meilleure table en cas de canicule. Avec le courant d'air frais et l'ombre, Rien de tel pour oublier la chaleur... Surtout après une séance de sport. Oui, j'ai fais du sport avant de venir, si vous vous le demandez. "

En désignant la pièce de théâtre dans ma main, je déclarais :

" Entretenir l'esprit est bien, mais entretenir en même temps le corps est utile. Le savoir est le pouvoir, mais une bonne condition physique fait la différence... "

Empruntant une phrase d'Artemis Fowl, et en la mixant à une que je venais de trouver... Je prêtais finalement attention à sa tenue, du moins brièvement. Les fameux talons, une robe noire et une jupe. Mes pensées m'échappèrent brièvement, en la dernière phrase que je dirai, même si je venais d'en dire beaucoup :

" Très jolie tenue. Je suppose qu'elle vous met bien en valeur, tout en étant agréable pour ces températures. "

Et en connaissance de son caractère timide, je ne put que sourire intérieurement de mon coup de traîtresse actuel. Ah la la... Cette journée pourrait être marrante. Pour moi, une Lumen, avec une surveillante qui est à influence par nous...

[vala, c'est à peu près potable >w<]

Arrivant sur le lieu d’où provenait les bruits, Elizabeth eut à peine le temps de voir de dos une résidante de l’orphelinat que cette dernière se tourna vers elle, plutôt menaçante.

" Et si toi aussi tu as un problème, tu ferrais mieux de suivre tes deux cop..."

La surveillante sursauta, ouvrant grand les yeux et sa jeune interlocutrice se figea. Il semblait donc qu’elle ne l’avait pas reconnue… seulement maintenant. Donc, elle se sentait menacée ? Et, malheureusement, la première pensée de la jeune Anglaise fut la bonne : leur guerre des clans menaçait partout… même entre les murs reposant d’une bibliothèque.

" Miss Andrews ? Je ne m'y attendais pas.. Désolée, j'ai eu quelques embêtement avec des jeunes trouble-lecture. N'y voyez pas d'attaque hein... "

Serrant contre sa poitrine l’exemplaire des Hauts de Hurlevent qu’elle avait sorti d’une étagère quelques minutes plus tôt, Elizabeth secoua la tête en signe de négation tout en souriant. Quand elle ouvrit la bouche afin de saluer comme il se devait l’orpheline – qu’elle avait reconnue comme étant Alyson Belfield – et la reprendre sur la légère faute sur le nom de famille de la surveillante, la prénommée Alyson s’assit.

" Si vous voulez, vous pouvez vous asseoir.. Il y a de la place, et c'est la meilleure table en cas de canicule. Avec le courant d'air frais et l'ombre, Rien de tel pour oublier la chaleur... Surtout après une séance de sport. Oui, j'ai fais du sport avant de venir, si vous vous le demandez. "

Bien trop polie et complexée pour couper la parole à quelqu’un, l’adulte prit place en face de l’adolescente sans avoir parlé. Baissant les yeux, elle put voir les livres qui étaient sur cette table, qu’Alyson avait approchés d’elle… de très bons choix.
Désignant l’ouvrage étant une pièce de théâtre, Alyson déclara :

" Entretenir l'esprit est bien, mais entretenir en même temps le corps est utile. Le savoir est le pouvoir, mais une bonne condition physique fait la différence... "

Elizabeth inclina légèrement la tête, ayant reconnu une base d’Artemis Fowl, quelque peu modifiée. Etait-ce volontaire ou du à une mauvaise mémoire ? Quand l’adolescente sembla prêter attention à la surveillante – sa tenue… etc -, celle-ci se tassa légèrement, n’aimant guère se sentir observée.

" Très jolie tenue. Je suppose qu'elle vous met bien en valeur, tout en étant agréable pour ces températures. "

Ne s’attendant guère attendue à une observation de cet ordre, l’Anglaise put sentir ses joues rosir légèrement alors qu’elle répondit d’une voix timide :

‘’Je… Je vous remercie, Alyson…’’

Secourant la tête, Elizabeth tâcha de se reprendre. Allons ! Une surveillante ne devait pas se présenter ainsi devant les orphelins !
Relevant vers la jeune fille un visage souriant, l’adulte entreprit de corriger la petite faute de tout à l’heure…

‘’Mon nom de famille est McAndrews, pas Andrews… mais ce n’est guère important.’’

Tournant ses grands yeux délavés derrière Alyson, Elizabeth reprit :

‘’Si j’ai bien compris… il s’agissait d’une querelle entre habitants… dans la bibliothèque ? Que s’est-il donc passé, au juste ?’’

Voilà… maintenir l’ordre était son travail, ce pourquoi elle avait été formée ! Bien qu’elle ne soit pas imposante du tout – ce du à sa petite taille, ses traits poupins et sa voix douce -, Elizabeth McAndrews n’en restait pas moins une surveillante de l’orphelinat d’Hinode ! Chose donc elle devait être reconnaissante !

[HS : Désolée pour le temps de rép x_x]

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