Endroit reposant [Bloqué]

Son réveil sonna. Sanae se leva avec peine mais se leva. Elle ouvrit les rideaux de son dortoir et laissa les doux rayons du soleil pénétrait dans la pièce. Ce jour-là, il faisait un temps resplendissant dehors. Le ciel était d'un magnifique bleu clair et sans nuage. Le soleil était radieux. Il faisait chaud avec une légère brise. Ce qui rendait le temps parfaitement agréable.
Après une longue journée de cours très instructive, elle décida qu'elle allait passer aux serres de botaniques. La jeune fille étant une elfe, adorait les endroits proches de la nature tel que le parc, la forêt ou encore les serres et bien d'autres encore. Elle trouvait ces endroits là reposant et détendant. Chose dont elle avait le plus besoin, dû au stress et aux responsabilités incombant lorsque l'on était présidente d'un clan. Ajouté à cela les cours et vous obtenait un vrai pacqué de nerfs. En plus, elle allait pouvoir être tranquille. Normalement, personne ne viendrait la dérangeait. Elle pourrait également profité des derniers rayons de soleil avant la nuit. Elle se dirigea donc par là-bas.
Lorsqu'elle pénétra à l’intérieur, elle crut mourir de chaud. Effectivement, la chaleur tapant sur la serre toute la journée, la faisait chauffée comme un vrai petit four. Sanae se dirigea vers les deux fenêtres qu'il y avait et décida de les ouvrir, histoire d'aérer un peu. Elle laissa aussi ouverte, la porte. Ensuite, elle se dirigea vers l'arrosoir, qu'elle remplit d'eau pour pouvoir arrosé les plantes. En faisant ceci, elle commença, sans s'en rendre compte, à entonner une chanson. Y'avait pas à dire, elle aimait vraiment beaucoup cet endroit.

Il était 06:17 précise quand ma journée a réellement commencer. Oui, parce que je n'arrivais pas à dormir... Allé savoir pourquoi. Après m'être enfin endormi au bout de je-ne-sais combien de tentative, un gros "boum" retentit dans la chambre voisine et me réveilla en sursaut. Un long soupir m'échappa et mes paupières, se refermèrent. Sauf qu'à présent ce n'était plus un "boum", mais un "badaboum" qui retentit.
Agacé, je cacha ma tête sous mon oreiller, priant pour pouvoir dormir un minimum. Hélas ce fût impossible. Les yeux grand ouvert, je fixais le mur. Puis au bout de quelques longues minutes, je me leva et m'habilla prenant quelques vêtements qui trainait dans l'armoire...

Ouvrant la porte d'entrée de l'orphelinat, je vis la lumière du jour m'éblouir et d'un rapide geste, je plaça ma main au dessus des yeux pour éviter de m'aveugler un minimum...

"Canicule, te voilà...", pensais-je à voix haute.

Je pris une profonde respiration et je traina le pied dans la cour avant de me décider enfin à aller me poser dans les serres botaniques.
Quand j'arrivai devant les enclos de verre, la porte était déjà ouverte. Encore un abruti qui avait oublier de la fermer. Je sorti un chewing-gum qui était dans ma poche. Je le mâcha lentement et chercha des yeux un truc - n'importe quoi - pour m'assoir. En cherchant dans les rangés de pots de fleurs et de toute sorte de flore je trouva un petit tabouret en bois.
Je m'assis donc dessus, me positionnant comme "le penseur" et j'observai les petites fourmis qui montaient une tulipe.

Soudain, j'entendis de l'eau coulait. Sur le coup je ne fis pas attention... Mais après mon cerveau se connecta à ce son et une profonde réflexion envahissait mon esprit. Pourquoi entendais-je cette eau couler ? Il ne pouvait pas pleuvoir, c'était impossible, pas avec cette chaleur !!
Pour vérifier mon hypothèse, je me leva de mon petit fauteuil en bois et regarda par les vitre de la serre. Il ne pleuvait pas. Mais alors, qu'était-ce ?!

J'entendis alors une voix. Une voix féminine... Elle n'était pas loin. Je n'était donc pas seul ici. On ne peut jamais être tranquille... Alors, regardant vaguement vers le fond de l'allé ou je me trouvais, j'attendis.

Un réveil qui sonne, un son quotidien, banale et dénué de toute gentillesse. Un bruit qui vous martèle la tête sans s'arrêter, présent pour couper les gens de la chose la plus douce ; le sommeil. Le plaisir de la glandouille, enroulé dans un drap léger, dans l'obscurité la plus totale... Là où règne silence et rêve, ou des choses plus sombres et moins sympathique.
D'un coup, le réveil s'éteint. Un oreiller a fusé comme un missile, s'écrasant dans sa cible lumineuse en le faisant tomber en plein sur le bouton stop. Et le silence, tandis que le coussin retombe sans bruit sur le dortoir, suivit d'un bâillement et d'un étirement. L'heure d'aller en cours... Et je venais surement de réveiller quelqu'un de la chambre d'à côté. Mais au moins la personne saurait qu'il faut aller en cours... Se contenter de sortir de la chambre, habillée comme d'habitude de mon ensemble favoris... Et ouvrir la porte. Atteindre la poignet de porte avec du courage, la tourner et l'ouvrir. Pour voir d'un coup la lumière. Maman... Suis-je morte ? Y a trop de lumière... Mais je m'avance, me donnant à cette mort... Qui finit par s'apaiser. C'était juste le soleil, la lumière qui vous tombe dans l'œil avec la violence habituelle. Dur de dur...

Mouais, quelque chose de peu glorieux, d'endormant. Le truc que tous pensent, mais que tous font. Alors il faut se changer, prendre son petit déjeuner, aller en cours et subir cette sorte de torture ennuyeuse quand on a tout compris. Donc on fait des exos supplémentaires en pleins cours, on s'ennuie encore, on monte des escaliers ou on en descend pour aller au cours suivant... On griffonne sur le cahier, on prend en note, on apprend et la sonnerie retentit plusieurs fois... Le quotidien d'une journée d'apprentissage en somme. Mais au moins le bon côté est que j'aurai de quoi m'occuper un peu avec les devoirs.
Et maintenant on retourne dans le dortoir, on envoie le sac sur le lit et on part se dégourdir les jambes. Je me remémorai vaguement ma nuit... Calme, en arrivant pas à dormir comme d'habitude. Un jour je trouverai le bouton arrêt de mon cerveau pour me reposer... Mais de l'extérieur je n'avais même pas l'air épuisée, ni même exténuée. J'étais normale, fraiche et pleine de vie, énergique... Et presque en sueur dans cette satané canicule. Heureusement que je n'étais vêtue que légèrement comme à mon habitude. Sinon, on aurait put poser un œuf sur mon bras et le faire cuire... Au moins l'avantage aurait été de rendre un repas léger et simple.

Juste par envie, je me dirigeai vers les serres. La douce odeur des fleurs arrivait à mes narines, et comme le miel pour un ours, j'étais attirée par cette odeur. N'allez pas croire qu'en arrivant je goberai les fleurs ! Juste surement resterai-je un instant dans mes pensées, au milieu de certaines en particulier. Mais rien qu'à marcher comme ça, au soleil, suffisait à me mettre ailleurs. Je n'aime pas le soleil. Mais au moins, je suis dans le calme. Il y a juste des bruits qui proviennent du bâtiment principal, personne sur l'allée menant aux serres. Donc je suis seule avec moi-même, et bien.
Le bâtiment convoité s'élevait à quelques mètres. Des lignes dessinées faisant la structure principale, avec les plaques de verres... Rien qu'à imaginer la chaleur dehors, l'intérieur pourrait être pire... Quoi que, j'aurai juste à enlever mon pull sans manche qui fait office de veste légère. Oui, une chemise blanche à manche courte, ce pull très léger et une jupe grise... Une tenue simple, à la fois légère et lourde.

Et la porte de la serre s'ouvrit sous la poussé de ma main. J'aurai put le dire mais... La porte était déjà ouverte. Donc, mise à part me faufiler à l'intérieur en refermant la porte. Quelqu'un était déjà là... Et les fenêtres ouvertes aux coins laissaient s'échapper la chaleur. Oui, il fait bien chaud ici... Mais moins que je n'imaginais. A première vue, personne. Le bruit de l'eau qui tombe sur une terre séchée trahit une présence. Et un garçon au cheveux châtain en bataille posé sur une chaise, me tournant le dos. La première pensée aurait été *c'est lui qui arrose les plantes... surement... Enfin, quoi que...* Mais quand on reconnait la personne on se dit *finalement non. Sans arrosoir et avec ce look négligé ça m'étonnerait..* Mais lui ici... A moins qu'il ne soit venu flâner encore, ce cher Allan... Flâner, ou griller. Suivant le sens où on prend le problème.

Mais bon, je suppose qu'avec mon esprit désintéressé je peux passer à côté. En faisant un vague "Salut. Venu pour imiter le bacon dans le micro-onde ?" avec mon habituelle caractère d'indifférence et ennuyée. Oui, je m'ennuie... Et je réfléchis. Alors ma voix est calme, un peu éloignée, dévoilant le fait que je réfléchisse. Une voix sans intérêt mais qui me caractérise par rapport aux filles. C'est vrai quoi... Je suis un peu spéciale mentalement, et ma voix le montre.
Mais en ce moment je marche jusqu'à la fenêtre ouverte et pose mes coudes sur le rebord. Fermer les fenêtres ou pas... Non, il ne vaudrait mieux pas. Après tout, il fait déjà assez chaud comme ça... Mais de mon angle de vue, je remarque la troisième personne présente. Avec négligence, et un regard désintéresse, je la détaille vaguement entre les fleurs. Plus petite que moi déjà. Brune dans le genre bien foncé, qui virerait au noir. Et au vue de l'attention qu'elle accorde aux fleurs, elle doit avoir un arrosoir dans la main. Et d'un coup une idée traverse mon esprit dérangé et farfelue. La partie des blagues nulles de mon esprit s'illumine d'une idée franchement nulle et dénuée d'intérêt. Celui de m'approcher de la fille en douce, sans un bruit, et lorsque que j'arrive dans son dos, appuyer mes index de part et d'autre de son ventre pour la faire sursauter en criant un mythique...

" Bouh !"

Eh oui... Pathétique n'est-il pas ? Mais c'est du moi tout craché. Du pur Alyson Belfield... Qui se munie également d'un arrosoir et commence à arroser les fleurs qu'elle apprécie, les lys...

Sanae était donc toujours en train de chantonner et d'arroser les plantes, lorsqu'elle eut la peur de sa vie. Oui, car Sanae était assez craintive comme personne. Quelqu'un arriva par derrière elle et lui cria un " Bouh " en posant ses mains sur son ventre. La jeune fille ne put retenir son cri. Et, en même temps, elle avait jeté l'arrosoir en l'air. L'eau se déversa donc sur elle et elle fut trempée. En même temps, ce n'était pas très gênant au vu de la chaleur qu'il faisait.
Enfin, après s'être un peu remise de ses émotions, la jeune fille se retourna pour voir qui était la personne qui venait de l’effrayée ainsi. Elle vit devant elle une jeune fille un peu plus grande qu'elle. Elle avait des cheveux un peu plus long que les siens, châtains, une peau très pâle et des yeux marrons. Sanae regarda la jeune fille dans les yeux.

" Je suis désolée si je t'ai mouillée mais tu m'as fait une de ses peurs aussi. "

En regardant cette mystérieuse personne, elle s'aperçut qu'il y avait un jeune homme assis un peu plus loin. Lui par contre était nettement plus grand que Sanae et la jeune fille avec elle, d'après ce qu'elle pouvait en voir. Il avait les cheveux mi-longs châtains avec des reflets gris et des yeux marrons très clairs. Sanae sentit le rouge lui montait aux joues. D'après ce qu'elle pouvait voir, cela faisait un petit moment qu'il était là. Donc, il avait dû l'entendre chantonnait. D'ailleurs, la jeune fille aussi. Curieuse comme elle l'était, elle décida de leur poser directement la question.

" Hey ! Cela fait longtemps que tu es ici toi ? "

Elle s'était adressé au jeune homme, puisqu'elle savait pertinemment que la jeune fille l'avait sûrement entendue. Puisqu'elle chantait au moment où elle lui avait fait peur. Elle n'avait rien trouvé de mieux que de lui adressé un " Hey " pour l'interpeller puisqu'elle ne connaissait pas son nom.

Attendre.... C'était long. Le soleil tapait contre la vitre de la serre et par conséquent les rayons chaud me caressait le dos. J'avais la nette impression d'être un lézard sur son rocher. Sauf que je n'étais pas un lézard sur un rocher, mais un gars sur une chaise. La chaleur était agréable... J'aurai pus m'endormir. Après tout, cette nuit avait été tellement... Bah c'était pas une nuit en fait. Enfin bon.
Mes paupières, lourde à présent, se fermèrent petit à petit... J'allais enfin pouvoir récupérer toute ses heures de sommeil perdu ! Enfin ! M'affalant sur mon petit tabouret, j'avais presque envie de sauter de joie. Presque.

"Bouh !" entendis-je.

Oh non. C'était trop beau... Je me passa une main dans les cheveux, me mordant la langue pour éviter d'exploser. A présent, le regard dans le vide, je réfléchissait à se que j'allais faire. Me lever et faire éclater ma colère ? Non, c'était un peu brusque... Ou alors je lancerai des injures d"ici. Nan, la flemme. Je décidais donc de rester là. Après tout, ça limiterai les dégâts.

Je n'étais pas seul. Donc, voilà la raison de l'eau qui coule et de la porte ouverte... Pourquoi n'y ai-je pas penser plus tôt ?
La voix féminine parlait à présent. Seule ? Non je ne pense pas... Seuls les êtres humains sont fous mais je ne pense pas qu'il le soit tous pour autant. Et puis, le "bouh" n'était pas une voix off. Donc elles étaient deux. J'écoutais les vagues mots que la chanteuse exprimait, en regardant une feuille qui s'était détaché de sa fleur. J'étais à demi-présent, quand j'entendis un "Hey ! Cela fait longtemps que tu es ici toi ?".

Je relevais la tête et regarda en direction de la voix. Oh, un visage. Deux même. Deux jeunes filles, donc une brune et l'autre châtain. Décidément, j'avais raison : On ne pouvait pas rester tranquille ici.
Avec une fainéantise et une lenteur hors du commun, je me levais et, plaçant mes mains dans les poches, je regardais fixement les deux femelles présente.
Les secondes passaient et je continuais de les scruter. Un soupir m'échappa et d'un claquement, une bulle que j'avais faite à l'instant avec mon chewing-gum, disparu.
Je fis un pas en avant et répondit à la voix.

"En quoi ça peut être utile que je sois ici depuis peu ou pas ?"

Après tout, je ne savais pas qui avait poser cette stupide question.... Alors, en mastiquant mon truc dans la bouche, j'attendis -encore, et encore- une réponse.

Mouahaha. Mon forfait achevé, mon crime parfait et la réaction attendue présente, je pouvais être fière de mon travail. Une personne effrayée une. Mais ma tenue en a pâti également. Les parties blanche exposées de ma chemise et ma jupe grise furent touchées. Finalement la réaction que j'avais attendue a été plus forte que je voulais. Bah, pas très grave en soi. Il fait chaud, et être trempe ne fait pas tellement de mal. Mais la question n'est surement pas là. Se retenir de rire en voyant le pathétisme profond et certain qui s'échappe de cette fille et de moi... Mais en même temps mon plan s'est déroulé correctement... Je pouvais en arroser les fleurs avec fierté.

Je me coupais un peu des autres, prêtant qu'une vague attention à ses excuses. Un simple hochement de tête pour dire qu'il n'y avait pas de mal, et un passage de main dans les cheveux trempe pour chasser les gouttes éparpillées dans ma chevelure. Un jour mon plan sera plus efficace, un jour..
Mais comme ça, plongée dans mes pensées, je fixais les fleurs avec insistance, penchée pour sentir les lys. Un pur délice que d'être comme ça... Je ne prêtais que peu d'attention à l'échange qui se suivait, interpellation et réponse cinglante. Je remarquais vaguement la teinte de gène de la jeune fille, comparé à l'air peut-être plus renfrogné et froid que pourrait arborer le garçon, au vu de son ton et de sa manière de répondre. Il essayait bien de flâner mais son espoir avait été ruiné...

Que pouvais-je dire dans cet échange personnellement ? Rien. Je n'étais pas tellement concernée alors à quoi bon.
Je reposai mon arrosoir et retournais à la fenêtre. C'est vrai que cette chaleur donnait envie de dormir. Cuire comme une simple tranche de bacon sur le grill, dormir.... Et envie de manger. Oui... A force de penser à ça je pouvais avoir envie de manger. Alors je sortie d'une poche de la jupe un bonbon et je le mangeais. Un chocolat aurait été idéal mais en cette période ma jupe n'aurait pas appréciée du chocolat fondu.

" Fouah. Une journée bien chaude, ça donnerai envie de dormir hein ? Ou alors manger, suivant comment on pense... "

Exprimer des idées à voix haute comme ça, sans orateur particulier mais en même temps, la phrase était suffisamment riche de sous-entendue pour faire comprendre que je m'adressais à des gens. Mais cette fois, accoudée à la fenêtre et en regardant les personnes, je pouvais clairement penser *Plus qu'un garçon de un mètre quatre-vingt dix et on pourra faire les Dalton...* Une pensée des plus instructive et inintéressante. Mais cependant, il n'y avait pas tellement d'intérêt dans tout ça. Une journée banale, bien trop normale, simple... Et d'ennuis encore. Il faudrait un peu de piquant pour que ça change...

Sanae s'était donc retrouvée trempe et s'était aperçut de la présence en plus du jeune garçon à qui elle venait tout juste de lui demander depuis combien de temps il était là. D'ailleurs, il lui avait un peu répondu sèchement. Ce qui avait encore un peu ajouté au malaise de la jeune fille. Elle décida de lui répondre sur un ton tout aussi sec.

" Tu n'as pas besoin de répondre aussi froidement. Je n'ai fait que te poser une simple question. Si tu ne veux pas y répondre, c'est ton problème ! "

Puis, elle le fixa dans les yeux, les mains sur les hanches attendant qu'il réponde. Pendant ce temps là, l'autre jeune fille était retourné arrosée les plantes, elle. Elle s'était ensuite dirigée vers la fenêtre, d'où elle dit que la journée était bien chaude et que ça lui donnait envie de dormir ou manger. Remarque, c'était affaire des goûts et des personnalités de chacun. Elle se retourna donc vers elle et voulut lui dire ce qu'elle en penser elle.

" Moi, personnellement, ça me donne plus envie de dormir. En plus, quand il fait aussi chaud, j'ai un mal de tête qui arrive. Mais remarque là, ça va beaucoup mieux depuis que tu m'as fait peur. " Dit-elle sur le ton de plaisanterie, en se montrant.

Elle se rappela ensuite qu'elle ne s'était quand même pas présentée. Elle tendit donc une main à la jeune fille en lui disant son nom.

" Moi, c'est Sanae Kiryu ! Et toi ? "

Mon chewing-gum commençait à perdre de son goût. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de continuer de le mastiquer tout en continuant de fixer ces deux jeunes choses, face à moi.
Puis, la petite brune ouvrit sa bouche, un peu trop amplement à mon goût d'ailleurs. C'était donc elle qui m'avait interpellé tout à l'heure ? Hm ! Je vois...
Sa petite voix de gamine qui essayait de m'importuner, me fit plus rire -intérieurement- qu'autre chose. J'avais comme le pressentiment qu'elle allait bien me pomper l'air cette dégénérée...

Un soupir s'échappa de ma bouche et mastiquant une dernière fois mon chewing-gum, j'y débita :

"Oh, mais ne te préoccupe pas pour ça,je ne compte pas te répondre..."

Un léger sourire mesquin se dessina tout seul sur mes lèvres. J'aimais riposter. C'était amusant et puis ça occuper ses longues et ch*ante journées ici, dans ce coin pommé du monde... Y'avait rien à faire. On s'amuse comme on peut, hein. Enfin bon.

Puis, après cette brève réponse de ma part, je vis la fille rejoindre l'autre à la fenêtre. Aucuns respects, elle aurait pus au moins attendre un peu ! Tsss... Puis, pourquoi allait-elle déranger l'autre qui rêvassait ? D'ailleurs, elle n'avait pas perdu de temps... Pendant notre petite discussion entre amis -huhu...- elle avait continué son train-train. Brave bête. Euh, fille pardon.

Moi, je continuais de les regarder et, ne pouvant plus être tranquille, je décidais alors de les écouter, appuyé contre le rebord d'une table...

"Moi, c'est Sanae Kiryu ! Et toi ? entendis-je.

Oh, je vois. Cette conversation était d'un ennui... Il fallait que je trouve quelque chose de plus intéressant à faire. Mais quoi ? Regardant autour de moi, je ne trouvais rien de me à faire que d'écouter de la musique.
Je sorti alors mon portable, et brancha les écouteurs. Musique à fond, les écouteurs en place, j'appuies sur "play". Et là, surprise... La musique avait une toute autre tonalité. Je ne compris pas tout de suite... Je restais appuyé contre la table et frappant le rythme de mon pied quand je me rendis soudain compte que les écouteurs n'étaient pas branchés...

Pourquoi avais-je donc choisis la fenêtre pour me caler dans un coin ? Pour aucune raison vraiment particulière, mise à part le fait que la fenêtre soit ouverte et que le courant d'air y passait. Plus frais que la fournaise de la serre... Cet endroit est idéal pour les plantes et végétations mais, quand on se trouve à l'intérieur sans être une fougère ou autre être chlorophyllien, le problème est qu'il fait très chaud.

Tandis que j'étais partie en mode pelleteuse de nuage, grattant des pensées lointaines, un échange peu aimable se déroulait entre les deux autres personnes présentes. Loin de tout ça mais cependant attentive et ennuyée. Sinon je n'irai pas tâter les nuages de mon esprit en trempant ma main dans le fleuve de mes idées... Ou plutôt ruisseau calme et doux, actuellement. Une voix me décrocha de mon monde, la voix de cette fille... Hum, elle avait dit quoi déjà ? Ah oui, elle s'était présentée. Sanae Kiryu elle avait dit... Hum, mouais. Sympa, je suppose. Pas d'origine anglais, plutôt japonais. Totalement, même. Donc, elle est d'origine japonaise. L'autre bout du monde comparé à moi et mon Angleterre alliée à l'Irlande...

" Hum. Alyson Belfield. Evolution phonétique de Adalhaid en allemand signifiant noble plaine, et Belfield en anglais qui singnifie la plaine des cloches... Charmant. Cependant, donner son nom soudainement est peut-être une erreur parfois... Enfin, je suis peut-être trop sérieuse. Et pas suffisamment motivée pour obéir à mes propres conseils. "

Et d'un coup, mon poing se serra, en plus d'un long frisson. Musique... Un truc à fond, qui commença à me taper sur le système. La musique... Trop forte. Suffisamment pour venir jusqu'à moi, ce qui signifie trop forte déjà. Après un instant de profonde déchirure mentale, entre aller faire griller le portable ou rester calme, ce fut la décision de dire ses 4 vérités à ce misérable butor de pieds plats, palefrenier à la rue... En m'avançant vers lui, ce fut d'une voix calme et directe, témoignant d'une habitude profonde des années, qui surgit de mes cordes vocales pour former les mots simple et la phrase claire :

" Si tu tiens à ton portable... Baisse cette horreur. Elle est trop forte, et en plus d'une chaleur tout à fait insupportable, une musique qui l'est autant sera pénible. "

Et je branchais ses écouteurs au téléphone et me tournais, bras croisés. Plus de musique, du calme, juste le bruit des feuilles qui bruissent en douceur...

" Ah... Le calme de la nature... Belles fleurs et douces plantes,
Mère Nature se réveille en fleur, grand-père de Médée
Qui abat son manteau de feu en nous consumant...
Cesser de nous chatoyer, et éclairer les vignes de Dionysos
Plutôt que de nous brûler en papillon malheureux. "

Oh non, me voila à faire une tirade maintenant... Un pseudo poétisme décalé et vieux... Les livres m'ont rattrapés, mais je n'avais aucune envie de faire des rimes. Pour seul geste je me grattais le bras gauche...

Sanae n'avait donc même pas attendu la réponse du jeune homme qu'elle était déjà parti de l'autre côté. Après s'être présentée, la jeune fille fit de même. Elle s'appelait donc Alyson Belfield. Elle lui expliqua même ce que cela voulait dire. Mais d'un coup un énorme bruit vint du jeune homme.
Alyson crispa son point et Sanae se mordit la langue pour éviter de faire une remarque désobligeante. Heureusement pour elle ou lui, ça dépend de quel point de vue l'on se met, Alyson intervint à sa place. Elle en vient même à le menacer " Si tu tiens à ton portable... Baisse cette horreur. Elle est trop forte, et en plus d'une chaleur tout à fait insupportable, une musique qui l'est autant sera pénible. " , ce qui eut pour effet de faire sourire Sanae. Une fois les écouteurs branchés, on put retrouver le calme de la nature dans cette serre. Sanae laissa échapper un soupir en guise de contentement. C'était si agréable, le bruit des feuilles, la brise...
Quand, elle entendit Alyson dire une tirade. Elle l'écouta attentivement sans l'interrompre. Malgré l'absence de rimes, elle avait dit quelque chose de vraiment très spirituel et joli à l'oreille. Elle ne put s'empêcher d’applaudir.

" C'était vraiment magnifique ! "

Quand elle réalisa qu'elle y mettait peut-être un peu trop d'entrain, elle s'excusa aussitôt, de peur de la froisser ou quoi que ce soit d'autre.

" Je suis désolée si ça a pu te gêner, mais c'était tellement bien que je n'ai pas pu me retenir. "

Mes yeux se levèrent dans la direction des deux femelles qui se trouvaient avec moi. J'attendais une réaction quelconque de leur part, n'importe quoi qui pourrait expliquer que le son de mon portable est bel et bien en haut-parleur... Sur le coup, je crus qu'elles n'entendaient pas. Un soupir de soulagement s'échappa de ma bouche.

Et c'est à ce moment là que la moins bavarde des deux filles se retourna vers moi en s'avançant dans ma direction en me déclarant calmement :

" Si tu tiens à ton portable... Baisse cette horreur. Elle est trop forte, et en plus d'une chaleur tout à fait insupportable, une musique qui l'est autant sera pénible. "

J'avala péniblement ma salive et pris un air blasé. Je réfléchis alors à ce que je pourrai répondre à cette gamine. Mon cerveau chercha dans tout les recoin une petite phrase... Un rien qui pourrait la remettre à sa place et lui faire fermer sa grande bouche.
Mais... A quoi bon ? Pourquoi devrais-je perdre mon temps à user de mes mots pour elle...?

Alors, elle rebrancha les écouteurs pendant que je la fusillait du regard, avant de faire demi-tour pour rejoindre l'autre cruche.
Je la vit applaudir... Ces gens étaient tous aussi étrange dans l'orphelinat ?

» Un endroit calme ou presque...