~ Livres-moi tes souvenirs et rends-moi le sourire ...~

*Qu'est-ce que tu fais là ?
- Je ne sais pas.
- Tu vas attraper froid ...
- Non, ne t'inquiète pas.
- Qu'est-ce qui ne vas pas Rin ? Pourquoi tu pleures ?
- Je ne sais pas ... J'ai peur. Rien ne va plus, il fait sombre dans ma tête, tout se mélange. Ils me détestent tous.
- Allez, calme-toi. Je suis là maintenant. Moi je t'apprécie, je t'aime très fort Rin.
- Moi aussi ...*

Elle se réveilla en sursaut. Haletante, elle regardait autour d'elle. Il y avait tous pleins de manèges. Où était-elle ? Ah oui, la Fête Foraine. Un endroit grouillant de monde, d'humains empestant. Remarque, pour elle, c'était toujours plus plaisant que l'orphelinat. Cet endroit respirait la joie et la bonne humeur, très peu pour elle. Elle se leva du banc sur lequel elle venait de roupiller. Malgré tout, elle ressentait quelque chose. Comme si ce lieu détenait des souvenirs lointains. Oui, surement. Si elle était venue ici, c'était pour se rappeler. Elle soupira, l'odeur de la barbapapa, des confiseries était assez déplaisante. Elle rabattit sa capuche pourpre sur sa tête et se promena. Elle regardait les gamins hurler sur les manèges de la Fête de Yaminopolis, Le regard pensif, elle regardait un peu partout.

Soudain, elle percuta quelqu'un pendant que ses yeux vaguaient ailleurs. De mauvaise foi, elle hurla sur le passant.

" Non mais oh, gros balourd, tu pourrais pas faire gaffe ?"

La politesse l'étouffait apparemment. Le gros plein de soupe, un humain avec beaucoup de graisse et puant marmonna et reprit sa route. Elle ne pouvait pas les blairer ceux-la. Elle passa son chemin, elle qui aimait être discrète, dorénavant, l'attention portait sur elle. Elle reprit un regard impassible. Le ciel était gris et l'orage, ainsi que la pluie n'allait pas tarder à tomber. Ses traits n'étaient plus colériques, ils étaient vides, transits, immobiles. Elle regardait le pavé glacial et marchait. Manque de po, elle percuta à nouveau quelqu'un. Elle le toisa depuis sa capuche, où il était presque imperceptible de la voir. C'était un jeune homme, à peu près le même âge qu'elle, un air peu sociable, vêtu d'une cape ressemblant à celle de Rin, mais noire. Elle ne broncha pas, elle se tut, esquiva l'homme d'un pas et continua sa route. Si elle n'avait prononcé mots, c'est qu'il l'intimidait. Une bouffée de nostalgie l'emplit, elle le connaissait, mais ne s'en souvenait plus. Tant pis. Tous ceux de son passé ne l'aimaient pas, lui ne ferait pas exception, elle s'en fichait après tout ...

Guerrier(e) Néophyte Messages : 8 Date d'inscription : 21/02/2012

Honnêtement je m'emmerde. Ce lieu est juste horripilant. L'orphelinat n'est pas un endroit joyeux. Il n'y a pas grand monde, presque pas de personnel, pas d'ambiance et je ne l'ai toujours pas retrouvé. Avec nonchalance, je traine du pied, prends mon manteau noir et me dirige vers la porte. Un p'tit tour pour me changer les idées tiens. Il parait que récemment une fête foraine c'est ouverte en ville, enfin vu que je ne suis pas du coin, elle y est peut-être tout le temps. M'enfin. Je soupire et continue mon chemin. Après tout, ça changera de l'ambiance morbide d'Hinode. Yaminopolis est une vaste ville, assez agréable. Je me fais assez discret, histoire de ne pas rencontré May, il ne manquerai plus que je vois sa tête pour me pourrir encore plus la journée. J'arrive enfin, les manèges, les saltimbanques me rappèlent notre enfance, celle acec la jeune fille que je recherche, on aimait monter sur les chevaux de manège, on était débiles mais on appréciait ça. C'était le bon temps comme dirait l'autre. Un petit rictus en coin, j'enlève ma capuche et commence mon escapade en ville. Cela s'annonce fascinant.

Je ne marchais plus droit, finalement, piétiner c'était juste crevant. Le regard insoluble et paisible, je cherchais. Oui, on ne savait jamais, elle pourrait être là. Soudain, je rencontra quelqu'un ou plutôt je percuta quelqu'un. Étant plutôt dur, je souhaitais m'excuser auprès de la jeune fille que je venais de bousculer, elle était capuchonnée et je vu son regard, si froid, si triste, si noir. Je lu dans son regard un peu de désespoir et surtout de la haine. C'était triste pour une jeune fille avec un si charmant minois d'être ainsi. Puis elle se glissa sur mon côté et s'éloigna. Il y avait quelque chose chez elle, cette cicatrice, oui pas de doutes, c'était elle. Bêtement, j'eus un petit sourire, oui c'était peut-être elle. Je me retourne vivement, je la cherche du regard et je l'aperçois. Je m'élança derrière, oui c'était idiot, mais je m'en fichais tant que je l'a retrouvais. Je la rejoins enfin, j'attrapais son poignet et je lui lança un regard paisible, pour voir si elle réagissait, oui car si c'était elle quand on était petit, ce regard lui déplaisait fortement.

"Rin ... Dis moi que c'est toi ... Je t'en prie, tu es bien Rin Kobayaka ?"Demandais-je désinvolte.

Le regard de nouveau froid, j'attendais, je lâchais sa main, de peur qu'elle me repoussa à nouveau, comme il y a longtemps. Plus jamais, non. Je voulais juste lui rendre le sourire ...

Le jeune homme l'ayant percuté l'a rattrapa, l'a prenant par le poignet. Si elle n'avait pas un minimum de politesse, elle lui aurait craché à la face. Les hommes l'a répugnait, ils étaient tous les mêmes. Il lui marmonna un truc, il connaissait son nom et son prénom. Elle sourcilla, peu surprise. Ce garçon, elle était sure de l'avoir déjà vu. Il était pathétique aux yeux de cette dernière, elle semblait insensible. Puis soudain, il lui jeta un regard serein, ça l'irrita fortement et pourtant, à la fois, ça lui rappelait ...

*Sérieusement, arrête. Tu m'agaces avec ce sourire niais, Ashitaka.
- Je ne l'ai fait rien que pour toi !*

Il planta un doigt dans la joue de la petite fille qui faisait la moue. Ce sourire l'a mettait or d'elle, mais en même temps, il ne l'avait fait que pour elle et celle-ci ne put contenir un petit rire. Le souvenir s'interrompit, laissant place à des images,très brèves, montrant qu'au fur et à mesure, ce sourire avait disparu des lèvres du garçon. Rin revit enfin la monde réel et le jeune homme.

" C'est toi Ashitaka ?" Demanda-t-elle sèchement.

En réalité, elle ne savait toujours pas qui il était. Elle ne voyait que son nom, mais elle ne savait plus son visage, s'ils se connaissaient réellement ou si c'était juste une connaissance. Elle se dégagea, il était trop près d'elle. Tel un animal sauvage, elle restait sur la défensive et n'accordait pas sa confiance au premier venu. Le regard tranchant, sec. Elle retira tout de même sa capuche pourpre. Puis au pire ... Elle les détestait tous, elle les haïssait tous. Peu importe qui il était, elle s'en servirait. Ce n'était qu'un pantin, un idiot. Il rougissait presque, comme si elle en avait à faire d'un mécréant pareil. Oui, elle s'en servirait, pour retrouver ses souvenirs, s'il l'a connaissait, il savait peut-être où se trouvait Alone, il se souvenait peut-être de la famille de Rin. Oui, ce ne serait qu'une marionnette. Délicatement, elle sortit les bras de sa cape, pour voir si elle le connaissait réellement. Elle alla contre l'étranger et se blottit contre lui, comme si elle le connaissait bien. Il émanait de la chaleur, c'était agréable. pour Rin et son corps froid, c'était bon. En revanche, un seul faux pas et elle n'hésiterait pas une seconde pour l'exterminer. Elle se détacha et lui adressa un faux sourire, c'était si facile de jouer avec les hommes. Ils étaient si idiots, tous.

Guerrier(e) Néophyte Messages : 8 Date d'inscription : 21/02/2012

Elle ne daigna répondre. A ma grande surprise, elle m'adresse tout de même la parole. Un truc bref, sans intérêt. Ça fait plutôt mal, et comme je l'a connait bien, je sais qu'elle y prend un malin plaisir. Cette gamine n'est certainement pas Rin. Je sais qu'elle a changé, mais pas à ce point tout de même ? Remarque, elle se souvient tout de même de mon prénom, mais ce n'est pas assez. Je baisse le regard, navré pour elle. Puis soudain, elle retire sa capuche et je vois son visage. Si, malheureusement, cette personne désagréable, sauvage n'est autre qu'elle. Cette cicatrice, ces yeux. Délicatement, elle m'enlace. Cela me ramène à loin, quand elle souriait encore, quand son sourire chaleureux couvraient mes peines et que je pouvais la faire rire. Puis elle se détache. Je le vois, je vois que dans son regard ce n'est qu'un jeu, rien de plus. Elle se détache, mais je lui aurait bien foutu une claque. Pour la ramener à la réalité, je lui dit agressivement mais calmement :

"Tu ne te souviens surement pas, mais je te connais par cœur. Tu crois quoi ? Je sais quand tu mens, quand tu ne ressens que du dégout. Allez Rin, fais un effort, souviens toi."

Le regard lointain, je la regarde. Elle a grandit, elle s'est affinée, elle a toujours un si charmant minois. Je me sens nul, pathétique. C'est vrai que pour des retrouvailles, je fais le con. J'étais trop content. Ça faisait si longtemps que je la cherchait, maintenant, je regrettes. Ce n'est qu'une peste qui n'a que du mépris. Je devrai me taire en fait. Ce n'est que de ma faute, je l'ai abandonné aussi. Je dois l'aider. Si ça se trouve, elle est toujours là. Je pose ma main sur sa tête et lui frotte ses cheveux rapidement, comme avant.

" Laisses tomber en fait. J'ai du me tromper de personne. Désolé." Dis-je sereinement.

Je m'éloigne, déçu. En tout cas, si elle se souvient, elle saura sans doutes me retrouver. Je me mordille la lèvre. Je suis con, trop con. Finalement, même May vaut peut-être mieux qu'elle ...

Il ne sembla pas déstabilisé, il ne réagit pas. Ce qui ennuya Rin, ce n'était pas drôle. Il avait tout compris, il savait quand elle mentait apparemment. Mais bien sur ! Faut pas déconner. Personne ne sait, personne ne voit rien, tout le monde l'avait toujours laissé se démerder seule, quand elle allait mal personne. Le regard transit, elle le regarda, il ne marchait pas, il n'était vraiment pas drôle. Le jeune garçon lâcha l'affaire et lui parla agressivement, ce qui ne lui plut que très peu, si elle l'avait souhaité, elle aurait rapidement dégainé Kusanagi pour lui trancher la tête. Elle ne pesta pas, elle se tint tranquille. Elle avait besoin de lui pour la retrouver et ses souvenirs aussi.

Soudain, il lui tapota la tête. Elle redressa brusquement la tête et elle se noya dans son monde. Elle se boucha les oreilles, il y avait des voix partout. Elle le voyait enfin. Elle savait qui il était. C'était ce garçon. Ce garçon qui l'avait sortit de sa solitude. Quand personne ne voulait d'elle, il était là. Pensive, elle contempla ses souvenirs.

* Tu pleures ?
- Laisses-moi.
- Pourquoi tu pleures ?
- Ça ne te regarde pas. Je ne veux pas t'entendre, tu es comme les autres, laisses-moi !
- Tu ne peux pas être malheureuse. C'est toi la Déchue ? Tu n'as pas de quoi te plaindre. Tu as encore tes parents et ton frère. Tu ne peux pas être malheureuse. Ils t'aiment. Il y en a des beaucoup plus malheureux que toi. Moi je n'ai plus de parents, mais je ne suis pas seul et je ne peux pas être malheureux.
- T'as surtout un problème mon gars. Vas-t-en. Je ne veux voir personne. Laisses-moi.

Il lui tapota la tête. Sa tête enfui dans ses bras se releva. Il lui adressa un sourire, un chaleureux sourire.

- Je me nomme Ashitaka et toi ?

Le regardant, elle sanglota de plus belle.*

Quand elle reprit ses esprits, il était partit. Comme si le reste venait de s'effondrer, elle regarda partout, elle le chercha et ne le trouva pas. Elle aperçut de dos quelqu'un avec une cape noire, elle l'attrapa par le col. Manque de po, ce n'était qu'un vieux croulant. Elle le reposa et s'excusa puis repartit en quête du jeune garçon. Il n'y avait personne.

" Et merde ! C'est toujours pareil, je suis une incapable. Une fois de plus, j'ai tout gâché ..." Gémit-elle.

Elle était à l'entrée de la fête foraine. Elle avait perdu la chance de savoir la vérité. Elle baissa le regard. Sous sa cape, son poing se crispa. C'est à ce moment là qu'elle le vit. Il était là. Sur un banc, non loin de la foire. Elle se précipita. Avec un air de gamine, elle se posta devant lui. Innocemment, elle bafouilla :

" Pa ... Pardon ! Je ... J'ai ... J'ai tout perdu, je ne me souviens pas trop. Mais, mais .... Je sais sans doutes reconnaitre le sale enquiquineur qui était venu m'embêter et au passage m'avait tout de même délivrée de ma solitude. Excuses-moi ..."

Puis un élément de son souvenir lui revint en tête. *[...] Tu as encore tes parents et ton frère.* Rin n'avait jamais eu de frère. Qu'est-ce que cela signifiait ? Au pire, elle s'en fichait, ce qui comptait c'était le brun qui était assit face à elle.

Guerrier(e) Néophyte Messages : 8 Date d'inscription : 21/02/2012

On lui avait toujours dit qu'elle était inutile, qu'elle ne servait à rien. Qu'elle n'apportait que destruction et désolation. Et malgré les mis en gardes qu'on m'avait donné, j'étais allé lui causer. Elle n'avait rien de méchant, elle était mignonne mais elle ne souriait pas, elle ne souriait jamais. La cicatrice qu'elle portait sur son œil était dit de mauvaise augure. Comme si une simple blessure changeait les choses. Personne ne s'approchait d'elle, il l'a reniait tous, elle pleurait sans arrêt et personne n'y prêtait attention, sauf son grand-frère bien aimé. Il se nommait Aidan, je crois. Un garçon aux magnifiques cheveux argentés, une cicatrice semblable mais opposée à celle de Rin. Lui était sociable et avait beaucoup d'amis. Il protégeait sans cesse sa jeune sœur. Il m'était reconnaissant d'avoir prit la gamine avec moi. Une phrase qu'elle m'avait dit, m'avais profondément marqué.
* Ashitaka, tu sais ... Grâce à toi, je me sens plus "humaine", "normale". Merci de m'avoir appris à sourire Ashitaka, merci infiniment.*
Cette jeune fille était tout à fait normale, juste détestée à cause de préjugés stupides. Sourire, c'était pourtant quelque chose de facile, hélas ni elle ni moi n'y arrivions facilement dorénavant. Surtout elle qui ne souriait qu'avec ses lèvres. Rin était la jeune fille qui avait le plus beau sourire, mais le regard le plus triste que je connaisse.

Finalement, elle me rattrape alors que je vient de m'adosser à un banc, non loin de la fête. Elle s'excuse. Elle se souvenait de quelques petites choses. La motivation m'envahit, je devais lui rappeler tout. Je lui fis signe de s'assoir et en attendant qu'elle s'exécute, je la toise.

" Idiote. S'excuser c'est un signe de faiblesse. Et si tu ne te souviens pas, je te rappèlerai ce que tu as oublié. Sérieusement, tu ne sais vraiment plus sourire franchement ?"

La question qui tue. Je ne savais réellement pas quoi dire. Si je voulais sa confiance, j'allais devoir lui arracher. La journée s'annonçait longue.